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Lettre à mes amis


Je dirai que nous, qui croyons en l’évolution humaine, ne sommes pas déprimés par les changements ; nous désirons plutôt que l’accélération des événements augmente, tandis que nous essayons de nous adapter de façon croissante aux temps nouveaux. 

Première lettre à mes amis
Chers amis,
Depuis longtemps, je reçois une correspondance de différents pays me demandant d’expliquer ou de développer les 
thèmes de mes livres. En général, on me réclame des éclaircissements sur des sujets aussi concrets que la violence, la politique, l’économie, l’écologie, les relations sociales et interpersonnelles. Comme on peut le constater, les inquiétudes sont nombreuses et variées et il est évident que dans tous ces domaines, c’est aux spécialistes d’apporter des réponses, ce qui, bien sûr, n’est pas mon cas.
Dans la mesure du possible, je tenterai de ne pas répéter ce que j’ai écrit par ailleurs. J’espère pouvoir esquisser en peu de lignes la situation générale dans laquelle nous vivons et les tendances les plus immédiates qui se profilent. En d’autres temps, le fil conducteur d’une telle description aurait été une certaine idée du “malaise de la culture” ; mais aujourd’hui, en revanche, nous parlerons de la transformation rapide qui est en train de se produire dans les économies, les mœurs, les idéologies et les croyances, suivant de près une désorientation certaine qui semble asphyxier les individus et les peuples.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je voudrais faire deux remarques : l’une sur ce monde qui n’est plus, et qui semble être considéré dans ce texte avec une certaine nostalgie, l’autre concernant le mode d’expression où l’on pourrait voir une totale absence de nuances, en présentant les choses avec un simplisme qui, en réalité, n’est pas énoncé de cette façon par ceux que nous critiquons. Je dirai que nous, qui croyons en l’évolution humaine, ne sommes pas déprimés par les changements ; nous désirons plutôt que l’accélération des événements augmente, tandis que nous essayons de nous adapter de façon croissante aux temps nouveaux. Quant à la façon de commenter l’argumentation des défenseurs du “nouvel ordre”, je peux dire qu’en parlant d’eux, les accords harmonieux de ces deux fictions littéraires diamétrales n’ont pas cessé de résonner en moi : 1984 d’Orwell et Le meilleur des mondes de Huxley. Ces écrivains magnifiques prédirent un monde futur dans lequel, par la violence ou la persuasion, l’être humain finissait submergé et robotisé. Je crois que dans leur roman, tous deux attribuèrent trop d’intelligence aux “mauvais” et trop de stupidité aux “bons”, mus peut-être par un pessimisme de fond qu’il n’y a pas lieu d’interpréter ici. Les “mauvais” d’aujourd’hui sont des personnes qui ont beaucoup de problèmes et une grande avidité, mais elles sont, dans tous les cas, incompétentes pour orienter des processus historiques qui, de toute évidence, échappent à leur volonté et à leur capacité de planification. En général, il s’agit de gens peu studieux et les techniciens à leur service disposent de moyens partiels et pathétiquement insuffisants.
Aussi, je vous demanderais de ne pas prendre trop au sérieux certains paragraphes où nous nous sommes, en réalité, amusés à mettre dans leur bouche des mots qu’ils ne disent pas, bien que leurs intentions aillent dans cette direction. Je crois que nous devons considérer ces choses hors de toute solennité (caractéristique de l’époque qui meurt) et les relater plutôt avec la bonne humeur et l’esprit blagueur qui siéent aux lettres échangées entre de véritables amis.
La situation actuelle
Depuis le commencement de son histoire, l’humanité évolue en travaillant pour parvenir à une vie meilleure. Malgré les progrès, on utilise aujourd’hui le pouvoir ainsi que la force économique et technologique pour assassiner, appauvrir et opprimer dans de vastes régions du monde, détruisant, en outre, l’avenir des nouvelles générations et l’équilibre général de la vie sur la planète. Un faible pourcentage de l’humanité possède de grandes richesses, alors que la majorité souffre de grandes privations. En certains lieux, on trouve du travail et une rémunération suffisante, mais ailleurs, la situation est désastreuse. Partout, les populations les plus défavorisées souffrent horriblement pour ne pas mourir de faim. Aujourd’hui, par le simple fait de naître au sein d’un milieu social, tout être humain a besoin, au minimum, d’une nourriture appropriée, d’hygiène, d’un logement, d’une éducation, de vêtements, de services… et à partir d’un certain âge, il a besoin d’assurer son futur pour le temps qu’il lui reste à vivre. Légitimement, les gens aspirent à cela pour eux-mêmes et pour leurs enfants, avec l’ambition que ces derniers puissent vivre mieux. Cependant, aujourd’hui, ces aspirations de milliards de personnes ne sont pas satisfaites.
L’alternative d’un monde meilleur
Pour tenter d’atténuer les problèmes dont nous venons de parler, différentes expériences économiques ont été mises en place, aboutissant à des résultats disparates. Actuellement, on tend à appliquer un système dans lequel de prétendues lois de marché réguleront automatiquement le progrès social, surmontant ainsi le désastre produit par les économies dirigistes précédentes. Selon ce schéma, les guerres, la violence, l’oppression, l’inégalité, la pauvreté et l’ignorance reculeront sans qu’il y ait de soubresauts majeurs. Les pays s’intégreront à l’intérieur de marchés régionaux jusqu’à arriver à une société mondiale sans aucun type de barrières. De même que les couches les plus pauvres des régions développées élèveront leur niveau de vie, les régions les moins avancées recevront l’influence du progrès. Les majorités s’adapteront au nouveau schéma que des techniciens qualifiés ou des hommes d’affaires seront en condition de mettre en marche. Si quelque chose ne fonctionne pas, ce ne sera pas à cause des lois économiques naturelles, mais à cause de la défaillance de ces spécialistes, qui seront remplacés chaque fois qu’il sera nécessaire, comme cela arrive dans les entreprises. D’autre part, dans cette société “libre”, ce sera le public qui décidera démocratiquement entre différentes options d’un même système.
L’évolution sociale
Étant donné la situation actuelle et l’alternative qui se présente pour parvenir à un monde meilleur, il est bon de réfléchir brièvement sur cette possibilité. En effet, on a déjà procédé à de nombreux essais en matière d’économie qui ont débouché sur des résultats disparates, et face à cela, on nous dit que la nouvelle expérimentation est l’unique solution aux problèmes fondamentaux. Cependant, nous ne parvenons pas à comprendre certains aspects de cette proposition.
En premier lieu apparaît le thème des lois économiques. Il semblerait qu’il existe certains mécanismes qui, tout comme dans la nature, en jouant librement, réguleraient l’évolution sociale. Nous avons quelques difficultés à accepter que n’importe quel processus humain, et en particulier le processus économique, soit du même ordre que les phénomènes naturels. Nous croyons, au contraire, que les activités humaines sont non-naturelles, qu’elles sont intentionnelles, sociales et historiques ; phénomènes qui n’existent ni dans la nature en général, ni dans les espèces animales. S’agissant donc d’intentions et d’intérêts, nous n’avons aucune raison de supposer que les groupes qui détiennent le bien-être soient préoccupés de surmonter les difficultés des autres groupes moins favorisés.
En second lieu, on nous donne l’explication suivante : il y a toujours eu de grandes différences économiques entre un petit nombre et les majorités, et pour autant cela n’a pas empêché les sociétés de progresser ; cette explication nous parait insuffisante. L’histoire nous enseigne que les peuples ont avancé en réclamant leurs droits face aux pouvoirs établis. Le progrès social ne s’est pas produit parce que la richesse accumulée par un groupe a ensuite débordé automatiquement “vers le bas”.
En troisième lieu, il nous paraît abusif de présenter comme modèles certains pays qui ont aujourd’hui un bon niveau de vie, grâce à cette prétendue économie libérale. Ces pays ont mené des guerres d’expansion contre d’autres pays ; ils ont imposé le colonialisme, le néo-colonialisme ainsi que la division de nations et de régions ; ils ont amassé par la discrimination et la violence, et finalement, ont absorbé une main-d’œuvre bon marché tandis qu’ils imposaient des termes d’échange défavorables aux économies plus faibles. On pourra argumenter que de tels procédés étaient vus comme de “bonnes affaires”. Mais si on affirme cela, on ne pourra alors soutenir que le développement en question soit indépendant d’un type particulier de relations avec d’autres peuples.
En quatrième lieu, on nous parle du progrès scientifique et technique et du développement de l’initiative dans une économie “libre”. Il faut savoir que ce progrès scientifique et technique opère depuis que l’homme a inventé la massue, le levier, le feu, etc., et ce, dans une accumulation historique qui ne semble pas s’être beaucoup occupée des lois du marché. Si, en revanche, on veut dire que les économies d’abondance attirent les talents, qu’elles paient l’équipement et la recherche, et qu’enfin elles motivent par une meilleure rémunération, nous dirons qu’il en est ainsi depuis des millénaires et que ce n’est pas dû, non plus, à un type d’économie particulière, mais tout simplement que dans ce pays existent des ressources suffisantes, indépendamment de l’origine d’un tel potentiel économique.
En cinquième lieu, il reste la démarche qui consiste à expliquer le progrès de ces communautés par l’intangible “don” naturel que l’on trouve dans les talents particuliers, les vertus civiques, l’application au travail, l’organisation et autres choses similaires. Cela n’est déjà plus un argument mais une pieuse déclaration dans laquelle est escamotée la réalité sociale et historique qui explique comment ces peuples se sont formés.
Bien sûr, nous sommes très ignorants pour comprendre comment, avec de tels antécédents historiques, on pourrait soutenir ce schéma dans le futur immédiat ; mais cela fait partie d’une autre discussion, à savoir si cette économie de libre échange existe réellement, ou s’il s’agit de protectionnismes et de dirigismes camouflés qui, subitement, ouvrent certaines valves là où ils sentent qu’ils dominent la situation et en ferment d’autres dans le cas contraire. S’il en est ainsi, tout ce qu’on pourrait ajouter comme étant une promesse de progrès ne sera dû qu’à l’explosion et à la diffusion de la science et de la technologie, indépendamment de l’automatisme supposé des lois économiques.
Les futures expérimentations
Comme par le passé, quand ce sera nécessaire, le schéma en vigueur sera remplacé par un autre qui “corrigera” les défauts du modèle antérieur. De cette façon, et pas à pas, la richesse continuera à se concentrer entre les mains d’une minorité de plus en plus puissante. Il est clair que ni l’évolution ni les aspirations légitimes des peuples ne s’arrêteront. C’est ainsi que, bientôt, seront balayées les dernières naïvetés qui assurent la fin des idéologies, des confrontations, des guerres, des crises économiques et des débordements sociaux. Dès lors, les solutions autant que les conflits se mondialiseront parce qu’il n’y aura plus de points non connectés entre eux. Une chose est sûre : les schémas actuels de domination ne pourront se maintenir, pas plus que les formes de lutte qui étaient en vigueur jusqu’à présent.
Le changement et les relations entre les personnes
Aussi bien la régionalisation des marchés que les revendications d’un point géographique et celles des ethnies visent à la désintégration de l’État national. L’explosion démographique dans les régions pauvres rend la migration à peine contrôlable. La grande famille paysanne se désagrège et pousse la jeune génération vers les entassements des villes. La famille urbaine industrielle et post-industrielle se réduit au minimum, tandis que les mégapoles absorbent des contingents humains formés dans d’autres paysages culturels. Les crises économiques et les reconversions des modèles de production déclenchent une nouvelle irruption de la discrimination. Pendant ce temps, l’accélération technologique et la production massive rendent les produits obsolètes dès qu’ils entrent dans le circuit de consommation. Au remplacement d’objets correspond l’instabilité et le déplacement des relations humaines. L’ancienne solidarité, héritière de ce qui, à un certain moment, s’est appelé “fraternité”, a fini par perdre son sens. Les compagnons de travail, d’étude, de sport et les amis d’antan adoptent des attitudes de concurrents. Dans le couple, chacun lutte pour la domination et calcule, dès le début de la relation, quel sera son quota de bénéfices si le couple reste uni ou quelle sera sa part s’il se sépare. Jamais auparavant le monde n’a été autant inter-connecté, et cependant les individus souffrent chaque jour davantage d’une incommunication angoissante. Jamais les centres urbains n’ont été plus peuplés, et cependant les gens parlent de “solitude”. Jamais les gens n’ont eu autant besoin de chaleur humaine, et cependant, dans tout rapprochement vers l’autre, l’amabilité et l’aide sont suspectes. Voilà dans quel état ils ont laissé nos pauvres gens : en faisant croire à tout malheureux qu’il a quelque chose d’important à perdre, et que ce “quelque chose” d’éthéré, est convoité par tout le restant de l’humanité ! Dans ces conditions, on peut lui raconter l’histoire qui suit, comme s’il s’agissait de la plus authentique réalité...
Conte pour ceux qui aspirent à devenir des cadres supérieurs
La société mise en place actuellement, apportera finalement l’abondance. En plus des grands bénéfices objectifs, une libération subjective de l’humanité se produira. L’ancienne solidarité, propre à la pauvreté, ne sera pas nécessaire. Il est déjà largement admis qu’avec l’argent, ou quelque chose d’équivalent, presque tous les problèmes seront résolus ; par conséquent les efforts, les pensées et les rêves seront lancés dans cette direction. Avec l’argent, on achètera de la nourriture de qualité, un beau logement, des voyages, des loisirs, des jouets de haute technologie et des personnes à qui l’on fera faire ce que l’on voudra. Il y aura un amour performant, un art performant et des psychologues performants pour régler les problèmes personnels qui pourraient persister, et que finiront par résoudre plus tard la nouvelle chimie cérébrale et le génie génétique.
Dans cette société d’abondance, le suicide, l’alcoolisme, la drogue, l’insécurité urbaine et la délinquance diminueront, comme le montrent aujourd’hui les pays les plus développés sur le plan économique (?). De plus, la discrimination disparaîtra et la communication entre les personnes augmentera. Les gens ne seront plus incités à penser inutilement au sens de la vie, à la solitude, à la maladie, à la vieillesse et à la mort car, avec des cours adaptés et un peu d’aide thérapeutique, on parviendra à bloquer ces réflexes qui ont tant freiné le rendement et l’efficacité des sociétés. Tout le monde aura confiance en tout le monde puisque la concurrence dans le travail, dans les études et dans le couple finira par établir des relations matures. Finalement, les idéologies auront disparu et on ne les utilisera plus pour laver le cerveau des gens. Bien sûr, on n’empêchera personne de protester ou de montrer son désaccord sur des questions mineures, à condition de payer, pour s’exprimer, les canaux adéquats de communication. Sans confondre liberté avec libertinage, les citoyens se réuniront par petits groupes (pour des raisons sanitaires) et pourront s’exprimer dans des lieux ouverts (sans perturber par des bruits polluants ou par une publicité qui enlaidirait la “commune” ou tout autre nom qui lui sera donné à l’avenir).
Mais le plus extraordinaire se produira quand on n’aura plus besoin du contrôle policier car chaque citoyen sera une personne décidée, protégeant les autres des mensonges qu’un terroriste idéologique pourrait leur inculquer. Ces défenseurs auront une telle responsabilité sociale, qu’ils se précipiteront vers les moyens de communication où ils trouveront un accueil immédiat, pour alerter la population ; ils écriront de brillantes études qui seront aussitôt publiées ; ils organiseront des forums dans lesquels des faiseurs d’opinion très cultivés, éclairciront toute personne non avertie et qui pourrait être encore à la merci des forces obscures du dirigisme économique, de l’autoritarisme, de l’anti-démocratie et du fanatisme religieux. Il ne sera même pas nécessaire de poursuivre les perturbateurs car, avec un système de diffusion aussi performant, personne ne voudra s’approcher d’eux, pour ne pas être contaminé. Dans le pire des cas, on les “déprogrammera” avec efficacité, et ils remercieront publiquement pour leur réinsertion et pour les bénéfices obtenus en reconnaissant les bienfaits de la liberté. Pour leur part, ces défenseurs zélés, s’ils ne sont pas spécialement envoyés pour accomplir cette importante mission, seront des gens ordinaires qui pourront ainsi sortir de l’anonymat, être reconnus socialement pour leur qualité morale, signer des autographes et, dans la logique des choses, recevoir une rétribution méritée.
L’entreprise sera la grande famille qui favorisera la formation, les relations et les distractions. La robotique aura supplanté l’effort physique d’autrefois, et travailler chez soi pour l’entreprise sera une véritable réalisation personnelle.
Ainsi, la société n’aura pas besoin d’organisation, hormis celles de la compagnie. L’être humain, qui a tant lutté pour son bien-être, aura finalement atteint les cieux. Sautant de planète en planète, il aura découvert le bonheur. Installé là, il sera un jeune compétiteur, séducteur, consommateur, triomphateur et pragmatique (surtout pragmatique)... cadre supérieur de la compagnie !
Le changement humain
Le monde change à grande vitesse et de nombreuses choses auxquelles jusque-là on croyait encore aveuglément, ne sont plus soutenables. L’accélération génère instabilité et désorientation dans toutes les sociétés, qu’elles soient pauvres ou opulentes. Dans ce changement de situation, les dirigeants traditionnels et leurs “faiseurs d’opinion”, tout comme les combattants politiques et sociaux d’autrefois, ont cessé d’être une référence pour les gens. Cependant, une sensibilité est en train de naître correspondant aux temps nouveaux. C’est une sensibilité qui capte le monde comme une globalité et qui signale que les difficultés des gens, où qu’ils soient, finissent par en impliquer d’autres, même s’ils se trouvent très loin d’eux. Les communications, l’échange de biens et le déplacement rapide de grands contingents humains d’un point à un autre, mettent ce processus de mondialisation croissante en évidence. De nouveaux critères d’action surgissent aussi, lorsqu’on comprend la globalité de nombreux problèmes, en prenant conscience que la tâche de ceux qui veulent un monde meilleur sera effective si on la développe à partir du milieu dans lequel on a une certaine influence. À la différence d’autres époques pleines de phrases creuses, avec lesquelles on cherchait la reconnaissance extérieure, aujourd’hui on commence à valoriser le travail humble et senti, à travers lequel on ne prétend pas faire grandir sa propre image mais se changer soi-même et aider son entourage familial, professionnel et amical à le faire également. Ceux qui aiment réellement les gens ne méprisent pas cette tâche sans bruit, incompréhensible en revanche pour n’importe quel opportuniste formé dans l’ancien paysage des leaders et de la masse, paysage dans lequel il a appris à utiliser les autres pour se propulser vers le sommet social. Quand quelqu’un vérifie que l’individualisme schizophrénique n’a plus d’issue et qu’il communique ouvertement à tous ceux qu’il connaît ce qu’il pense et ce qu’il fait, sans la peur ridicule de n’être pas compris ; quand il s’approche des autres ; quand il s’intéresse à chacun et non à une masse anonyme ; quand il favorise l’échange d’idées et la réalisation de travaux communs ; quand il expose clairement la nécessité de multiplier cette tâche de rétablir des liens dans un tissu social détruit par d’autres ; quand il sent que même la personne la plus “insignifiante” a une qualité humaine supérieure à n’importe quel scélérat placé au sommet de la conjoncture... quand arrive tout cela, c’est qu’à l’intérieur de cette personne commence à parler de nouveau le destin qui a fait bouger les peuples dans leur meilleure direction évolutive. Ce destin, tant de fois dévié et tant de fois oublié, mais toujours retrouvé dans les tournants de l’histoire. Non seulement on devine une sensibilité nouvelle et une nouvelle façon d’agir, mais en plus une nouvelle attitude morale et une nouvelle disposition tactique face à la vie. Si on me demandait de préciser ce qui vient d’être énoncé, je dirais, bien que ceci ait été répété depuis trois millénaires, que les gens expérimentent aujourd’hui, d’une façon nouvelle, la nécessité et la vérité morale, de traiter les autres comme eux-mêmes voudraient être traités. J’ajouterais, y voyant presque des lois générales de comportement, qu’aujourd’hui on aspire à :
1. une certaine proportion, essayant d’ordonner les choses importantes de la vie et de les mener ensemble, pour éviter que certaines prennent de l’avance et d’autres un retard excessif ;
2. une certaine adaptation croissante, agissant en faveur de l’évolution (et non pas simplement en fonction de la conjoncture immédiate) et faisant le vide face aux différentes formes d’involution humaine ;
3. une certaine opportunité, consistant à reculer face à une grande force (et non face à n’importe quel inconvénient) et à avancer quand celle-ci s’affaiblit ;
4. une certaine cohérence, accumulant les actions qui donnent la sensation d’unité et d’accord avec soi-même, rejetant celles qui produisent de la contradiction et que l’on enregistre comme désaccord entre ce que l’on pense, ce que l’on sent et ce que l’on fait.
Je ne crois pas qu’il y ait lieu d’expliquer ici pourquoi je dis que l’on « ressent la nécessité et la vérité morale de traiter les autres comme on voudrait être traité », face à l’objection selon laquelle on n’agit pas ainsi actuellement. Je ne crois pas non plus qu’il soit nécessaire de m’étendre dans des explications sur ce que j’entends par “évolution” ou par “adaptation croissante”, et non pas simplement d’adaptation permanente. Quant aux paramètres concernant le fait de reculer ou d’avancer face à de grandes forces, ou à des forces en déclin, sans aucun doute faudra-t-il compter sur des indicateurs ajustés, que je n’ai pas mentionnés. Enfin, le fait d’accumuler des actions unitives face aux situations contradictoires immédiates que nous vivons, ou encore, de rejeter la contradiction, apparaît sous tous les angles comme une difficulté. Ceci est certain, mais si on relit ce qui est dit plus haut, on verra que j’ai mentionné toutes ces choses dans le contexte d’un type de comportement auquel aujourd’hui on commence à aspirer, comportement très différent de celui prôné à d’autres époques.
J’ai essayé de souligner certaines caractéristiques particulières qui se présentent et qui correspondent à une sensibilité nouvelle, à une nouvelle forme d’action interpersonnelle, et à un nouveau type de comportement personnel, lesquels, me semble-t-il, vont au-delà de la simple critique de situation. Nous savons que la critique est toujours nécessaire, mais combien plus nécessaire est de faire quelque chose de différent de ce que nous critiquons !
Recevez, avec cette lettre, un grand salut.
21 février 1991

Ciencia Normal, Ciencia Revolucionaria, Cambio de paradigma

Uno de los objetivos de la ciencia es encontrar modelos que den cuenta
de la mayor cantidad de observaciones dentro de un marco coherente.
 
Ciencia Normal
Existe la creencia implícita de que todo fenómeno de momento carente
de una explicación, podrá ser explicado en un futuro dentro del marco
conceptual establecido. Los científicos pasan la mayor parte de su
carrera (si no toda ella) fortaleciendo el paradigma actual. Y lo
hacen con gran tenacidad, dado que lo éxitos del marco conceptual
establecido tienden a generar una gran confianza en que el enfoque
adoptado garantiza que existe una solución al acertijo, por difícil
que sea. Este proceso es llamado ciencia normal .
Cuando un paradigma es exigido hasta su límite, las anomalías — es
decir la incapacidad de dar cuenta de fenómenos observados — comienzan
a acumularse. La gravedad de éstas se juzga por aquellos que practican
la disciplina en cuestión. Algunas pueden ser despreciadas como
errores en la observación, mientras que otras pueden requerir algunos
pequeños ajustes del paradigma actual que las explicaría en su
momento. Pero a pesar del número o gravedad de anomalías que persistan
o se acumulen, los científicos no pierden su fe en el paradigma
mientras no exista una alternativa convincente; perder la fe en que
todo problema tiene una solución equivaldría a dejar de ser un
científico.
 
Ciencia Revolucionaria
En cualquier comunidad científica hay individuos que se arriesgan más
que la mayoría. Son los que, considerando que existe de hecho una
crisis, adoptan lo que se denomina ciencia revolucionaria, intentando
dar con alternativas a las presuposiciones aparentemente obvias e
incuestionables en las que se basa el paradigma establecido. Lo que
suele dar lugar a un marco conceptual que rivaliza con éste.
El nuevo paradigma propuesto parecería poseer numerosas anomalías, en
parte debido a estar aún incompleto. La mayoría de la comunidad
científica se opondrá a cualquier cambio conceptual, y obrará bien
haciéndolo.
Para que una comunidad científica alcance su potencial necesita tanto
de individuos arriesgados como de individuos conservadores. Esta etapa
es seguida generalmente por un período en el cual hay quienes adhieren
o uno o a otro de los paradigmas.

Cambio de paradigma
Más adelante, si el paradigma propuesto logra unificarse y
solidificarse, acaba por reemplazar al anterior, y decimos que tiene
lugar un cambio de paradigma
El período de transición entre un paradigma y otro no es sencillo ni rápido.

El paradigma que precede un cambio de paradigma, es tan diferente del
que lo sigue, que sus teorías no son comparables. El cambio de
paradigma no es una mera revisión o transformación de una teoría
aislada, sino que cambia la manera en que se define la terminología,
la manera en que los científicos encaran su objeto de estudio, y acaso
más importante aún, el tipo de preguntas consideradas válidas, así
como las reglas utilizadas para determinar la verdad de una teoría
particular.
 
Una vez que se ha dado el cambio de paradigma, es necesario reescribir
los libros de texto. La historia de la ciencia suele ser asimismo
habitualmente reescrita y presentada como una suerte de proceso
inevitable que conduce al marco conceptual establecido en el momento.
 
Una nueva verdad científica no triunfa porque haya convencido a sus
oponentes y le haya hecho ver la luz, sino más bien porque sus
oponentes mueren finalmente, y una nueva generación crece más
familiarizada con ella.


  

SILO - Nuestra actividad en el mundo



..Hoy vamos a hablar de algo un poco diferente a lo que se ha venido conversando en los seminarios. Esto tiene que ver más bien con una actividad nuestra, más que con nuestros estudios; tiene que ver con una actividad hacia el mundo, hacia la gente. Y esta actividad que ya hemos empezado a desarrollar y que vemos a seguir desarrollando con más fuerza, esta actividad para que puede desarrollarse adecuadamente requiere de algunas condiciones mínimas.

La primera condición es la de nosotros mismos. ¿Qué condiciones necesitamos para poder poner esto en marcha?. No necesitamos por cierto, grandes conocimientos; no necesitamos extraordinarias virtudes para poner esto en marcha. Esto que vamos a poner en marcha, que estamos poniendo en marcha, tiene que ver con nuestro trabajo y con la orientación de nuestro trabajo. Y esta orientación que tenemos desde siempre, es, de conexión con otras personas, de conexión con el ser humano en general. Nuestro trabajo no es un trabajo aislado.

Esta actividad que ahora vamos a desplegar con más fuerza, tiene el mismo signo de nuestro trabajo solo que, exteriorizada, con más fuerza aún de lo que ha venido siendo hasta ahora.

Las condiciones que necesitamos entonces, tienen que ver con esta exteriorización. No tiene que ver como les decía con grandes conocimientos. Necesitamos acaso, plantear nosotros, posiciones políticas?

NO... en absoluto. Se supone que ya hay políticos. Se supone que hay gentes que, saben mucho de esas cosas, son especialistas en eso, saben como hacerlo infinitamente mejor que nosotros. Tienen conocimientos, tienen capacidad. Unos en un bando otros en otro bando.

Se supone, en cambio, que nosotros debiéramos dar un mensaje de tipo religioso? NO... en absoluto. Hay gentes que tienen que ver con eso, y que están allí en el mundo para orientar, en esos caminos de acuerdo, a la fe religiosa que tengan unos u otros, aunque a veces estas distintas fes religiosas se opongan entre sí, en sus distintos bandos; ellos pueden orientar, infinitamente mejor que nosotros.

¿Se supone, acaso, que debemos dar respuestas como para solucionar problemas que la gente tenga? ¿Se supone que debiéramos solucionar tal vez problemas de tipo terapéutico?

NO... seguramente que no. Nuestro mensaje no puede llenar esas lagunas. Existen miles y miles de personas en el mundo, infinitamente más capacitadas que nosotros; con gran cantidad de equipos y de médicos, como para solucionar esos problemas. De manera que ese es el oficio de ellos.

Así pues, nuestro mensaje nada tiene que ver con estos problemas de tipo político, religioso, terapéutico. Por cuanto se supone que esos vacíos y esas lagunas a llenar, ya pueden ser solucionadas por otros especialistas, otros conocedores, otras gentes con grandes conocimientos y grandes recursos.

De manera que nuestro mensaje es mucho más humilde, mucho mas simple. Tendrá que ser un mensaje cotidiano, que no tenga que ver ni con lo político, ni con lo religioso, ni con lo terapéutico. Nosotros no estamos capacitados para dar respuestas de esa naturaleza. Nosotros no tenemos conocimientos, ni nivel suficiente como para solucionar los grandes problemas. Nosotros simplemente podemos lanzar un mensaje tal vez útil para otros, como puede ser útil pero nosotros mismos.


Así es que ¿cuál es nuestro campo?

Es el campo de la existencia cotidiana. Es el campo de la vida cotidiana. En el que no hay especialistas. Es el campo que le toca vivir, al político personalmente. Que le toca vivir al hombre religioso personalmente; que le toca vivir al científico personalmente.

De modo que ellos en sus bandos hacen sus cosas. Pero claro, ellos viven, ellos existen. Ellos tienen sus problemas de conciencia, ellos tienen sus frustraciones, sus resentimientos, sus búsquedas, sus placeres, sus deseos. Todos ello son seres humanos, ¿no?. Todos ellos tienen un campo de existencia cotidiana, para los cuales también sirve nuestro mensaje, independientemente de los bandos en los cuales ellos están incluidos.

Ese es nuestro campo. El campo de lo cotidiano, el campo de lo inmediato, al campo de la existencia. El campo del sufrimiento humano, el campo de las esperanzas humanas. El campo del sentido de la vida. Ya ven ustedes que poco pretenciosa es nuestra postura, con que pocos recursos cuenta, y con que poco conocimiento.

Pero hablemos de las condiciones necesarias en nosotros mismos para poder llevar adelante este mensaje.

Cuando alguien nos pregunta por ahí: ¿Por qué ustedes dan ese mensaje? Nos parece sorprendente tal pregunta.

Nosotros inversamente nos decimos... ¿por qué no habríamos de dar este mensaje? Esto es bueno para nosotros; es bueno para otros, para nuestro prójimo. Al parecer es bueno para todos. ¿Por qué no habríamos de dar este mensaje?. ¿Es qué se supone que no debe darse ningún mensaje?. ¿Es que se supone que ya todos los caminos están cerrados? Esto tal vez no sea exacto.



¿Cuál es la condición necesaria para que demos este mensaje?

Querer al ser humano. Aquel que de entre nosotros no sienta amor, o como mínimo, no quiera al ser humano, no debe afrontar estos trabajos. Puede quererse mucho a sí mismo, puede querer mucho a sus problemas, como paradójico, querer a los propios problemas. Tal vez esté muy preocupado porque si come esto le hará mejor que si come lo otro, si respira este aire o respira el otro, si se queda en la ciudad si se va al campo, si toma este objeto o toma el otro, ¿no es cierto? Tal vez esté muy preocupado centrípetamente, pero claro, este no es el sentido de nuestro mensaje.

No perece ser buena condición para los demás, mi preocupación continua por el aire que respiro, la digestión que hago. ¿Ah? Son cosas necesarias para la vida. Pero estamos hablando de una condición que pone fuerte primacía en los demás. Es importante la condición básica de querer a otros. Estas no son actividades para egoístas. Estas no son actividades para personas que interpretan al mundo, al servicio de ellos. Estas no son actividades que responden a los esquemas que hoy existen y que han trabajado sobre nosotros sin que nosotros lo advirtamos. Esquemas tales, como... yo soy un consumidor; por lo tanto mi función es la de ser un tonto... Aparato Digestivo del cuerpo social. Es decir yo estoy interpretando al mundo, según que el mundo me dé cosas. Es cierto que yo también doy... invierto mi fuerza de trabajo y de acuerdo a la fuerza de trabajo que invierta recibo en cambio, bienes de consumo, y eso está bien.

Pero, ¿es qué doy algo de mí? o es que produzco un intercambio, tal vez necesario, o no tan necesario para mi subsistencia.

Pongo algo de mí en la actividad hacia el mundo? O recibo bienes o cambio de trabajo, un tanto mecánicamente como una fuerza de acción y reacción.

¿Qué pongo de mí en el mundo?

Al parecer no pongo mucho, por cuanto; por cuanto pongo para recibir y ahí quedamos en ese circuito cerrado. Y quedamos en ese circuito cerrado. Al parecer, al parecer, todo lo que sucede en el mundo, es para mí, si puedo conseguirlo. Primer problema. Segundo problema: trato de conseguirlo y aunque lo consiga, siempre queda un sabor de que algo faltó. De todos modos voy tratan do de que todo se refiera a mí.

Esa es la ideología consumista; que ha trabajado sobre nosotros y que trabaja sobre nosotros aunque nosotros no lo percibamos. Pueda ser que esté en la ciudad, puede ser que me afecte el smog o no me afecte, puede ser que tenga un tipo de dieta u otro tipo de dieta; pero es la misma forma mental, de esta preocupación; de esta preocupación individual, personalísima, cerrada; donde no aparece en el horizonte la posibilidad de comunicar con el otro.

Se dice por ejemplo, lo que está faltando en el mundo es comunicación entre la gente. Se dice. ¿Pero es esto verdadero?

Hoy más que nunca los medios de comunicación están desarrollados. Hoy más que nunca, las ciudades están hacinadas. Hoy más que nunca me encuentro con gente a cada paso que doy. Hoy más que nunca me comunico telefónicamente, y me comunico radialmente y me comunico por miles de medios y el mensaje de la difusión y de la propaganda llega hasta mí.

¿Qué es esto de que estamos incomunicados?

O ¿será tal vez la sensación de incomunicación lo que registro?

Porque al parecer y según nos muestra la realidad estoy más comunicado que nun ca. Será que estoy comunicado, pero que siento la incomunicación. Esto es otra cosa.

No será que experimento, aunque este rodeado de gentes, que estoy como cercado por un cuerpo transparente. No será que me encuentro en situación de no poder conectar, en un nivel emotivo profundo con las otras personas.

No será que, hablan y hablo, y en ese hablar de todos modos se pierde lo mas importante.

¿Qué es este registro de incomunicación? de soledad? de aislamiento? esta cosa paradojal que sucede en las ciudades donde la conexión es cada día más y más intensa, qué significa este fenómeno?

Nuestro mensaje se basa en una necesidad existencial, en una necesidad del ser humano. Este es un punto de gran importancia.


Si usted no da nunca va a recibir.


Si usted cree, que se trata solo de recibir, objetos, afectos, personas, dietas, paisajes, etc. Si usted cree eso, va a tener problemas.

El ser humano tiene una cantidad de receptores, ojos, oídos, boca, etc, humm? Tiene un circuito muy complejo. Pero también tiene efectos, salidas, hacia el mundo. Si ustedes cierran la válvula de salida, hay explosión. Las gentes se andan preocupando por las válvulas de entrada, y eso es lógico. La preocupación esta en si recibí hoy más que ayer y así siguiendo.

El punto está en ¿qué pasa en la válvula de salida? ¡Que interesante!

Así es que nos hemos estado preocupando por esta recepción continua y no de la salida. Y si hubiera un bloqueo en la salida, ¿qué pasaría? Podrían pasar muchas cosas; además depende en que válvula sea el bloqueo. Pero si hubiera un bloqueo en la salida, ¿qué podría pasar?

Podría pasar por ejemplo que me intoxicara internamente. Podría pasar, que empezara a sentir el mundo y a las personas y a las cosas, como que están lejos de mí, como que no me comunico, como que estoy aislado. Claro que sí. Parece que eso es lo que sucede. Estoy aislado y no me comunico y no hay verdaderos mensajes, porque no tengo cómo comunicar desde mí hacia el otro; porque para eso es necesario que pueda dar. Y en tanto no dé, en tanto no dé la incomunicación será total.

De manera que estos planteos que se vienen haciendo desde antiguo, de que hay que amar al prójimo, de que hay que dar, de que es muy bueno comunicarse con la gente; todo esto se dice, habrá que ver ¿cómo se hace?. Ustedes saben que hay una gran diferencia entre el decir y el hacer.

Parece ser que hay... poco que dar. ¿Será así? 0 habrá muchas posibilidades de dar? estaremos dispuestos a dar? Y qué cosa estaremos dispuestos a dar?. Esas preguntas nos interesan mucho. Estamos seguros que en la medida en que se cierre la válvula de dar, las poblaciones, las poblaciones enteras, en el mundo, van aumentar en su tensión interna; van a aumentar peligrosamente en su aislamiento. Y se van a producir disloques cada vez más grandes; porque se esta cerrando esa válvula del dar.

Esto está claro; esto se verifica cada vez. Y no es un planteo tan original. Mucha gente empíricamente lo sabe. Como de costumbre no descubrimos ninguna co sa nueva. Simplemente observamos lo que sucede.

Se acuerdan ustedes de la experiencia de ayer?

...El mejor momento de su vida... allí estaban ustedes tal vez con fe en uste des mismos, con fe en otros; ahí había un futuro abierto, y ahí se podían hacer cosas. Y podían comunicarse haciendo cosas. Eran capaces de dar sin esperar retribución. Y eso de poder dar, sin retribución era un alivio interesante. Ustedes se sentían como más luminosos, como más livianos, podían dar sin recibir. Recuerden esa interesante situación y van a ver que tiene todas esas características.

Recuerden algún enamoramiento, si es que alguna vez lo tuvieron; y van a ver como podían dar sin preocuparse por recibir. Y van a ver que cuando daban, se encontraban comunicados. No se encontraban aislados, por cierto. Pero algo paso y la válvula se cerro.


Nuestro mensaje y nuestro trabajo tiene que ver con el dar.

Y les digo que el egoísmo no es útil.

Les digo que el dar, es de gran utilidad.

El dar, equilibra mucho más que el recibir.

El dar, permite progresar. El dar permite abrir la línea en una dirección a futuro.


Es claro, estas cosas no se suelen decir, tan así, por la calle... Dé porque es útil. ¡Imaginase! Es una paradoja. ¡Que planteo! Estúdienlo. Estúdienlo internamente. Estúdienlo en otras personas. Y vean que bien estaba aquello del dar en aquel momento. Y vean como se comunicaban cuando daban.

Si la palabra utilidad es un poco fuerte digan que esto de dar es bueno. Nuestro mensaje tiene que ver con esa apertura.

En tanto las gentes no reivindiquen esta capacidad obturada del dar, en tan to eso no suceda, los problemas van a aumentar. En tanto, en cambio, podamos inducir a esta capacidad del dar, las cosas irán cambiando individualmente y grupal. Pero esto no podrá iniciarlo, aquel que no quiera a los otros seres humanos. No podrá. Aquel que quiera, a sus padres, a su hijo, a su familia, a sus amigos, a su pueblo. Aquel tendrá posibilidades de comunicar.

Pero aquel que este preocupado por lo que come, por el aire que respira, por si va al campo o se queda en la ciudad; aquel que este tan preocupado por él mismo, no tendrá capacidad de dar y aumentará su aislamiento. Esta es un punto de gran importancia y esta es una diferencia radical y tajante que tenemos, esas ideologías que circulan.

Esta bien todos tenemos nuestros problemas. ¿Pero dónde ponemos nuestra dirección?. ¿En los problemas o más allá de nosotros mismos? y hay ahí una pregunta muy interesante para contestarse cada cual..


Buena disposición la de aquellos que, quieren a la gente.

Buena disposición la de aquellos que, cuando ven alguna dificultad tratan de poner el hombro.

Buena disposición. Tal vez con esa disposición básica, esa disposición que está repartida entre miles de seres humanos, esa capacidad, en cuanto se oriente, habrá un gran río de comunicación.


En realidad en todo ser humano existe este actitud para dar. Las circunstancias han ido cerrando esta válvula. Pero en todo ser humano existe esta válvula.

¿Han visto ustedes lo que sucede con estas gentes a las que se llaman voluntarios? el... bueno, hay distintas formas de ser voluntario. Este voluntario que a las 4 de la mañana, suena una alarma y el se levanta rápidamente sale se mete en un incendio, rescata a un niño que está por morir entre las llamas, sale magullado, lleno de hollín, vuelve a su casa rápidamente pare mojarse un poco y salir a su trabajo cotidiano.

Nuestro hombre llega agotado para cambiarse de ropa y alguien le pregunta... Y dime tu ¿qué ganes con eso?. Y claro, este buen hombre no sabe como explicar que gane él con eso. Porque en realidad no gana nada. Al contrario llega fatigado a su trabajo, puede hacer mal las cosas, en su oficina, puede llegar a perder su trabajo y poner en peligro, la estabilidad de su núcleo familiar. ¿Qué ganas tu con eso? Y él con toda seguridad que no va a poder responder cabalmente, qué gana él con eso.

Y el se va a sentir desalentado y se va a sentir incomprendido. Y al ir a su trabajo apuradamente, veré a dos vecinos que se codean y se dicen... ese es un voluntario. Ese es un voluntario.

Alguien un poco extravagante del cual no se entiende para qué esas actividades? De qué modo le sirven? en términos de consumo? en términos de consumo, ¿qué gana ese voluntario? Hay miles y miles; millones de voluntarios en el mundo, que se encuentran en situaciones como esas. También hay voluntarios en distintas líneas políticas, religiosas; en distintas actividades del ser humano. Y que no ganan nada con eso. Es ten extraordinario eso, que el voluntario no puede responder cuando se le formula la pregunta ¿Qué gana usted con eso? y clero no puede sostener su posición.

Y nuestro hombre o mujer se van desalentando, poco a poco. El no puede explicar lo que hace. Se va desalentando. Y llegará un tiempo en que diga... si, seguramente soy un poco estúpido, porque esto que hago, ¿para que me sirve? Y así se van desalentando los voluntarios. Estos que pueden llevar la comunicación a otros. Todo está armado como para desalentar, esas actividades voluntarias. Y así se van arrinconando los seres humanos capaces de dar.

Nosotros vamos a revindicar la capacidad de dar. Y vamos a poner como un valor social a la capacidad de dar. Y vamos a poner al voluntario como el mejor ejemplo a seguir. Y vamos a explicar por todos los medios que tengamos a mono qué cosa le pasa a usted que está escuchando. Usted que sabe que si, que quiere dar y necesita dar pero que no se explica muy bien que es lo que siente. Y que según parece los que están a su alrededor dicen que... esta mal lo que usted siente. Nosotros vamos a poner en primera plana al voluntario.

Y vamos a explicar que no es una cosa extravagante.Que no es una cosa injustificada; que es exactamente lo mejor que puede hacer el ser humano. Y vamos e explicar las distintas razones incluso las utilitarias del dar. Y vamos a crear entonces otras condiciones, y a través de esas condiciones, nuestro mensaje, va a llegar cada vez a más distancia...



                                                                                                                    SILO.03.11.1980 Madrid Dia 3

Taller LA RESPIRACIÓN CON ATENCIÓN



Introducción
Por experiencia observo que la respiración atenta es una herramienta muy útil
para mantener un tono alto en las actividades que desarrollo durante todo el
día. Respirar con atención es un ejercicio muy sencillo y de realización
inmediata. La sutilidad y la delicadeza son muy buenas aliadas. Para realizar
estas prácticas intento entregarme en cuerpo y alma. Alejo las preocupaciones
diarias, las prisas y me ofrezco el ejercicio como si fuera un regalo.
El objetivo de este aporte es ofrecer una serie de ejercicios que pueden ayudar
en la vida cotidiana. Personalmente, cuando los práctico me siento mejor, y por
este motivo los comparto.

Ejercicio 1
Observo mi respiración
Siento mi cuerpo. Examino mi respiración. No trato de cambiar nada, sólo observo
mi respiración.
Ejercicio 2
Aflojar tensiones
Sigo la trayectoria de la respiración: cabeza, cuello, pecho..., mientras relajo
mi cuerpo internamente a su paso.
Ejercicio 3
Respiración con placidez
Aspiro profundamente con tranquilidad. Expulso el aire con calma.
Ejercicio 4
Mantener el aire en el corazón
Aspiro y llevo el aire al corazón. Conservo el aire un momento en el pecho, lo
mantengo ahí... y lo expulso despacito.
Ejercicio 5
Respiración completa
Primero aflojo los músculos. Seguidamente tomo conciencia de mi respiración.
Expulso todo el aire con serenidad. Luego aspiro el aire lenta y profundamente
con la sensación de llenar la barriga. Atiendo a la sensación que sube al pecho,
donde la caja torácica se ensancha y los hombros se ven empujados hacia atrás.
Conservo el aire un momento en el pecho y lo expulso, a la vez que observo como
el cuello se estira levemente.
Secuencia:
1.- Aflojo los músculos.
2.- Atiendo a la respiración.
3.- Expulso el aire.
4.- Inspiro y el vientre se dilata.
5.- Subo la sensación al pecho, permanezco un instante ahí.
6.- Elevo la sensación por el cuello y expulso el aire.
Ejercicio 6
Avivo la llama del fuego interno
Aspiro profundamente...
Siento el suave paso del aire por mi interior, y como avivo la llama de mi fuego
interno, la llama de la vida. Siento su calor y su luz...
Exhalo el aire.
Ejercicio 7
Estoy aquí, estoy presente
Realizo el ejercicio de respiración completa varias veces. Ahora bien, cuando
tengo el aire en el corazón trato de mantenerlo ahí, y digo mentalmente: “Estoy
aquí, estoy presente”.
Con este ejercicio me hago consciente del momento presente y su silencio.
Ejercicio 8
Exhalo el remedio
Examino mentalmente un conflicto de mi vida cotidiana. Posteriormente, inspiro y
cuando el aire se encuentra en el corazón tomo contacto con el conflicto. Luego,
exhalo el remedio o la curación acompañado de una sensación expansiva.
Ejemplo:
He tratado mal a una persona y no me siento bien. Cuando el aire está en mi
corazón, me hago responsable de la situación y comienzo a expulsar el aire con
una sensación expansiva de bondad hacia esa persona.
Ejercicio 9
Siento lo que pido
Pienso en un pedido que quiero hacer...

Aspiro el aire y cuando lo imagino en mi pecho siento lo que pido y su poder...
Ejemplo:
Quiero pedir paz interna. Entonces aspiro el aire y cuando la atención está en
mi pecho evoco o imagino un sentimiento de paz interna. Siento su quietud, la
serenidad que me proporciona, el corazón tranquilo, la cabeza despejada... y lo
recreo en mi interior.
Con esta práctica uno la emoción y el pensamiento, conecto el poder de la
emoción con la dirección del pensamiento.
Ejercicio 10
No quiero nada
Cuando el aire está en el corazón digo: “No quiero nada”.
Ejercicio 11
Agradezco
Aspiro profundamente y cuando la atención se encuentra en el pecho agradezco a
la vida... Agradezco a la Tierra... Agradezco a mi cuerpo... Agradezco a las
personas cercanas por compartir... Agradezco a las personas que ya no se
encuentras en nuestro espacio y tiempo... Agradezco todo lo que me han dado los
seres queridos, la vida, la Tierra, la humanidad, el Universo... y se lo
devuelvo.
Ejercicio 12
Por todo el cuerpo y más allá
Aspiro profundamente, sigo el recorrido del aire con mi atención. Cuando siento
el aire en el pecho, atiendo a la sensación que se difunde por todo el cuerpo.
La expansión de la sensación sigue fuera del cuerpo. Me olvido de la
respiración. Me dejo ir, suelto todo...




Un apoyo en las dificultades cotidianas
Autor: Conel Ka
www.creaburbujas.blogspot.com
Taller organizado por
La Comunidad de la Diversidad
El Mensaje de Silo
www.ladiversidad.org
Alcalá de Henares, 5 de febrero de 2012
Madrid